Changement climatique Baisse significative des rendements du maïs irrigué à défaut d'adaptations
Sans adaptation de l'itinéraire technique, le changement climatique aurait d'importantes répercussions négatives sur le maïs en monoculture. La dépendance à l'irrigation pourrait également s'accroître alors que le déficit hydrique doit se renforcer.
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Effets attendus du changement climatique sur les cultures du système étudié. Ici, le maïs dans un système type de la région du sud-ouest. Extrait du rapport AFClim.
*Sur l’évolution des rendements, les résultats de l’étude Climator (Brisson et Levrault, 2010) divergent fortement de ceux d’autres prospectives (Acta-Mires, 2009). Dans Climator, aucune hypothèse d’adaptation n’est faite sur les semis et les variétés. | |
Effets du changement climatique sur ↓ | Description des effets en monoculture de maïs grain |
Durée des cycles culturaux | A semis et variétés similaires à ceux d'aujourd'hui, il y a raccourcissement du cycle cultural du maïs. Bordeaux : - 19,4 jours du passé récent au futur proche ; - 34,5 jours du passé récent au futur lointain ; en moyenne sur 12 sites : - 25,3 jours du passé récent au futur proche ; - 41,0 jours du passé récent au futur lointain. Ce raccourcissement se répercuterait sur la durée d’interception de rayonnement lumineux et sur la durée de la période de remplissage des grains, induisant une diminution du potentiel de rendement (Brisson et Levrault, 2010). |
Durée d’interculture | En monoculture, l’avancement des dates de récolte, largement supérieur à l’avancement des dates de semis, entraînera une augmentation de la durée d’interculture. La valorisation de cette période par une culture intermédiaire sera fortement inféodée à la possibilité d’irriguer (a minima) cette culture intermédiaire (Brisson et Levrault, 2010). En termes de disponibilité thermique, c’est-à-dire les sommes de températures au-dessus de 6°C, pour le maïs, l’accroissement est d’environ 170°C.j entre le passé récent et le futur proche centré en 2040 (Brisson et Levrault, 2010). Ce facteur thermique permet dans l’absolu l’utilisation de variétés de maïs à potentialité de rendement plus élevée mais sous réserve de disponibilité en eau suffisante. |
Conditions de semis, récolte | Semis : l’augmentation des températures et le moindre engorgement en eau des sols permettront un avancement des dates de semis, levier important d’adaptation au changement climatique (Brisson et Levrault, 2010). La diminution de nombre de jours de gel (Brisson et Levrault, 2010) est également intéressante pour l’avancement des dates de semis du maïs. |
Rendements | Sans aucune adaptation des semis et des variétés, il y a une baisse significative des rendements, en maintenant l’irrigation à 80 % de l’Etm (Brisson et Levrault, 2010) : – de 0,9 t de matière sèche/ha entre le passé récent et le futur proche ; – de 1,5 t de MS/ha considérant le futur lointain. Cette baisse des rendements, que l’on retrouve dans l’ensemble du Sud-Ouest (sites de Toulouse et Lusignan) découle : – de la forte réduction de la durée du remplissage des grains ; – de l’absence de compensation CO2 liée au métabolisme en C4 du maïs. |
Qualité des récoltes | Réduction des besoins en séchage permise par l’avancée des stades (déjà observée aujourd’hui). |
Sol (humidité, matière organique, salinité, érosion) | L’augmentation tendancielle des sécheresses édaphiques mensuelles sur la période 1958-2008 se poursuivrait à l’avenir (Soubeyroux et al., 2011), avec 40 à 80 % du temps en période de sécheresse édaphique à l’horizon 2050 (d’après le projet Climsec). En particulier, les conditions du sol au moment du semis en date actuelle pourraient se dégrader. |
Disponibilité en eau | Dans cette étude de cas, la culture du maïs n’est pas concevable sans irrigation (ni actuellement ni à l’avenir). La poursuite de cette irrigation sera donc fortement inféodée à la capacité du milieu à fournir l’eau d’irrigation. |
Qualité du grain | Pas d’effets significatifs. |
Aléas climatiques, | A priori, rien de particulier lié au changement climatique. |
Besoins en irrigation | A date de semis et variété fixées, les besoins en irrigation, pour maintenir l’Etr à 80 % de l’Etm, augmentent de 30 mm à 45 mm par campagne pour la station de Bordeaux. Comparativement à l’effet du changement climatique sur les besoins en irrigation, le poids de la variabilité interannuelle et du sol reste cependant prépondérant dans la variation des besoins en irrigation (Brisson et Levrault, 2010) *. |
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